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Photo du rédacteurFlorent A.

Quelle est l'empreinte carbone d'un email et comment la réduire ?

Dernière mise à jour : 14 juin 2023

Ne pas jeter son mégot de cigarette, éteindre la lumière, limiter ses trajets en avion ou sa consommation de viande… Des gestes qui nous paraissent désormais normaux et qui permettent de participer à notre manière à la préservation de l’environnement. Même si la tendance peine encore à se démocratiser, de plus en plus de personnes agissent au quotidien pour réduire leur impact carbone. Pourtant il y a encore un petit geste que nous faisons de manière anodine et qui, sans que nous ne le sachions, pollue très largement. Il s’agit de l’envoi d’un email.

Vous vous demandez certainement : comment un simple email peut polluer ? C’est vrai, le plastique on peut comprendre. Les gaz d’échappement aussi. Mais un courrier numérique cela ne semble pas avoir d’impact ? Et pourtant si. Seulement, les conséquences ne sont pas visibles directement, on appelle cela la pollution numérique.

L’empreinte carbone des emails en quelques chiffres


Le numérique a considérablement changé nos vies. Fini les documents transmis par courriers qui pouvaient mettre des semaines voire des mois à arriver. Avec la dématérialisation, envoyer n’importe quoi en quelques clics est devenu facile. Fini les rayons d’archives, le papier et la déforestation qui en découle. Le numérique est la solution à tous nos problèmes.

La pollution numérique

Malheureusement, tout n’est pas si simple. Même si le numérique présente de nombreux avantages, il a aussi des inconvénients. Un plus particulièrement : il pollue. Lorsque l’on parle de pollution numérique, on parle de la production et du recyclage des appareils électroniques, mais aussi de leur utilisation.

En effet, toutes ces nouvelles technologies consomment énormément d’énergie. À elles seules, elles sont responsables de plus de 4% des émissions globales de GES (gaz à effet de serre), soit 1.5 fois plus que le transport aérien.

L’email, petit geste banal et polluant

Au sein de cette pollution numérique, on trouve notamment l’email. Un simple courrier informatique génère à lui seul, environ 4g de CO2 selon l'organisation Carbon Literacy Project. Et cela peut monter jusqu’à 50g avec une pièce jointe volumineuse. L’ADEME estime que l’envoi d’un e-mail avec une pièce jointe équivaut à laisser une ampoule allumée pendant 24 heures.

Alors c’est vrai, pris un par un, les emails ne sont pas très polluants. Mais, à l’échelle de la planète se sont plus de 306 milliards de mails sont envoyés chaque jour, dont 1.4 milliard rien qu’en France. Tout ceci alors que 80% ne sont jamais ouverts.

Comment réduire l’empreinte carbone de ses emails ?


Comme pour tout aujourd’hui, si nous voulons préserver notre environnement, nous devons faire attention à nos emails. Cela peut paraître ennuyant et pourtant il s’agit de petites habitudes très simples et faciles à adopter.

1. En envoyer moins

Comme pour le plastique, le papier ou les vêtements : recycler c’est bien, mais le mieux reste de faire attention à sa consommation. Alors avant de vider votre boite mail, prenez surtout l’habitude de les envoyer lorsque c’est vraiment utile.

Vous ne le savez peut-être pas, mais un courriel envoyé à votre collègue de bureau juste à côté de vous pour lui demander ce qu’il veut manger à midi, va parcourir des milliers de kilomètres, transiter par des serveurs, des routeurs et finalement être stocké sur un datacenter pendant des années. À lui seul, le stockage de ce courriel génère 10g de CO2 par an.

2. Privilégier un système de messagerie instantanée

L’idée n’est pas de vous empêcher de communiquer avec vos collègues de bureau. Pour cela, privilégiez plutôt un système de messagerie instantanée ou un chat comme Slack ou Hangout par exemple. Bien moins polluant et plus pratique !

3. Contrôler les destinataires

Il est courant de mettre en copie d’un email ses collègues, son stagiaire et sa hiérarchie. Tout le monde peut ainsi suivre le dossier. Pourtant parmi ces destinataires très peu sont concernés et beaucoup n’ouvriront donc pas le courriel.

Plus vous mettez de destinataires, plus vous polluez. Alors, réfléchissez bien s’il est utile ou non d’ajouter quelqu’un en copie. Au besoin, transférez-lui le courriel.

4. Limiter le volume

Une autre bonne habitude est de limiter la taille de votre email. Plus ce dernier sera lourd, plus il pollue. Ainsi, privilégiez le format texte au format HTML, qui est en moyenne 12 fois moins lourd.

Pensez aussi à réduire la taille de votre signature. Est-il vraiment nécessaire de mettre une bannière, une image ou un logo ? Votre nom, prénom, titre et le nom de votre entreprise devraient suffire. Si besoin, ajoutez un lien vers votre carte de visite en ligne.

Enfin, évitez les pièces jointes. Comme dit précédemment, un document lourd envoyé par email pollue énormément. Si vous devez absolument envoyer ce fichier, utilisez un site qui vous permet de le compresser comme WeTransfer.

5. Privilégier le Wi-Fi à la 4G

C’est souvent un détail auquel on ne prête pas attention, pourtant connecter son smartphone au Wi-Fi évite de polluer inutilement. En effet, lorsque vous envoyez un courriel en 4G vous polluez 20 fois plus qu’en utilisant le Wi-Fi.


Oui, les emails représentent une part importante des émissions de GES du numérique.

L'ADEME estime que dans une entreprise de 100 salariés, un employé français reçoit en moyenne 58 e-mails par jour et en envoie 33. À l’échelle d’une année, cela pollue autant que 14 allers-retours Paris-New York !

Alors, envie de vous y mettre ? Commencez par faire un tri dans votre boite mail. Désabonnez-vous des newsletters inutiles. Supprimez vos emails stockés depuis des années. Faites-le régulièrement pour éviter que cela devienne une véritable corvée. Des outils tels que Cleanfox vous aideront à le faire plus rapidement.

La préservation de l’environnement est l’affaire de tous. Une grande majorité d’entre nous utilise internet de manière quotidienne. Nous devons donc limiter notre pollution numérique en prenant les bonnes habitudes et ainsi réduire notre impact carbone individuel.



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