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Photo du rédacteurFlorent A.

Qu'est-ce que le GIEC et quelles sont ses missions ?

Les rapports du GIEC sont régulièrement évoqués lorsqu’il s’agit de s’accorder au niveau européen ou mondial sur des objectifs environnementaux. Retour sur l’origine de ce groupe d’experts, sur sa composition, ses missions et les conclusions de son tout dernier rapport, paru en avril 2023.


Qu’est-ce que le GIEC ?

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L’acronyme GIEC désigne le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat créé en 1988 à la demande du G7 par deux institutions des Nations Unies, l’OMM (Organisation météorologique mondiale) et le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement). Il est aussi connu sous son acronyme anglophone IPCC, Intergovernmental Panel on Climate Change. De manière régulière depuis 30 ans, au cours de cycles de travail de 5 à 7 ans, le groupe a pour objectif d'évaluer l'état des connaissances sur le changement climatique et ses impacts, de fournir des informations aux décideurs et de contribuer à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique. Les travaux menés dans le monde entier sont évalués et synthétisés afin de dégager des consensus sur le sujet, à transmettre à la communauté internationale.


Qui sont les membres du GIEC ?


Organisation autonome, le GIEC réunit des scientifiques de 195 États membres de l’ONU, soit presque la totalité des pays du monde reconnus par l’ONU. Les experts sont issus de différents champs disciplinaires (climatologues, météorologues, économistes, etc.) et mandatés par les gouvernements respectifs de chaque pays membre.


Le groupe est structuré en un bureau, trois commissions de travail et une équipe spéciale dédiée aux inventaires nationaux d’émissions de gaz à effet de serre (GES) :

  • Le groupe de travail n°1 s’attache à évaluer les aspects scientifiques du réchauffement climatique.

  • Le groupe n°2 traite les questions relatives à la vulnérabilité aux changements climatiques des systèmes naturels et socio-économiques. Il synthétise et évalue aussi les pistes d’adaptation au changement climatique.

  • Le groupe de travail n°3 fait le point sur les solutions d’atténuation du changement climatique qui peuvent être envisagées.

L’équipe spéciale GES développe une méthodologie de suivi des émissions de gaz à effet de serre, qui puisse servir de référence commune aux différents pays du monde.


Le bureau est composé de 34 membres élus en assemblée plénière. Il inclut le président du GIEC, 3 vice-président·es, les bureaux de chaque groupe de travail et les deux coprésidents de l’équipe spéciale GES. Le GIEC a d'ailleurs récemment élu à sa tête l’enseignant écossais Jim Skea, qui était par ailleurs co-président du groupe de travail sur l’atténuation du changement climatique.


Quelles sont les missions du GIEC ?


Le GIEC doit collecter, analyser et synthétiser les données climatiques afin de fournir une synthèse des connaissances les plus avancées en matière de dérèglement climatique.


Durant chaque cycle de 5 à 7 ans, le groupe doit ainsi produire des rapports d’évaluation généraux et spécifiques. Depuis sa création, le GIEC a publié 6 rapports d’évaluation, ainsi que des rapports spéciaux portant sur une thématique précise. Les trois derniers rapports spéciaux concernaient les impacts environnementaux d’un réchauffement de la planète de 1,5°C, respectivement sur les océans, les terres émergées et la cryosphère (glace, neige, sols gelés). Les scientifiques du climat réunis au GIEC peuvent également produire des rapports méthodologiques, notamment pour la mesure des émissions de GES, ainsi que des documents techniques. Les conclusions du GIEC ne doivent en aucun cas prescrire de choix de nature politique.


Les États sont associés à la publication des rapports d’évaluation en phase finale : les textes des rapports devant être adoptés ligne par ligne en assemblée plénière par les représentants des différents gouvernements.


Zoom sur le rapport de synthèse du GIEC d’avril 2023


En 2023, le GIEC a produit le 6e rapport d’évaluation de son histoire. Celui-ci évoque l’état actuel du monde, les changements climatiques à venir, les risques encourus, ainsi que les réponses envisageables à long terme et à court terme. Ce rapport décrit l’ampleur des changements déjà survenus et leurs effets, sur le monde entier et dans tous les secteurs.


La réalité et l’ampleur du changement climatique


Le dernier rapport de synthèse du GIEC fait état de changements sans précédent, dont la réalité ne peut être remise en cause. Nombre de ces changements sont déjà irréversibles. Parmi les dérèglements du système climatique les plus notables figurent notamment :

  • L’augmentation globale de la température à la surface du globe, mesurée à 1,1° par rapport à l’aube du 20e siècle

  • Une hausse du niveau de la mer plus rapide durant le dernier siècle qu’en 3000 ans

  • Un réchauffement de l’eau des océans plus rapide en un siècle qu’en 11 000 ans

  • Une concentration en CO2 dans l’atmosphère qui atteint un record inégalé en 2 millions d’années


Les activités humaines à l’origine du changement climatique


Le rapport 2023 du GIEC atteste sans équivoque que les activités humaines ont provoqué le réchauffement climatique, en grande partie du fait des émissions de gaz à effet de serre. Le dérèglement climatique et ses conséquences sur la biodiversité procède de trois grandes activités anthropiques :

  • La combustion des énergies fossiles

  • La déforestation

  • L’élevage

Une utilisation non durable des énergies, les changements d’affectation des terres ainsi que l’évolution des modes de consommation et de production continuent de faire augmenter les émissions mondiales de gaz à effet de serre.



Importance et iniquité des conséquences sur l'environnement et les sociétés humaines


Les conséquences du changement climatiques sont observables dans le monde entier, à travers :

  • L’augmentation en fréquence et en intensité des événements météorologiques extrêmes

  • La perte de biodiversité avec la disparition de milliers d’espèces végétales comme animales

  • Une augmentation des risques sanitaires (pénuries alimentaires, chaleur, maladies)

  • Une insécurité alimentaire croissante dans certaines régions du monde

  • Une pénurie massive d’eau qui touche chaque année la moitié de la population mondiale

Le rapport du GIEC pointe par ailleurs l’inégalité des peuples face à ces conséquences du réchauffement climatique, les pays les moins responsables du changement étant a contrario les plus vulnérables à ses conséquences. À l’échelle des États comme à l’échelle individuelle, ce sont les plus riches qui contribuent le plus aux émissions de GES.

Perspectives d’avenir


Les scientifiques du climat prévoient une poursuite à court terme du processus de réchauffement climatique, avec une augmentation de 1,5°C au plus tard en 2030. Plusieurs scénarios sont ensuite modélisés par les experts, selon les politiques environnementales mises en place pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Sans véritable volonté politique d’imposer des réglementations climatiques plus strictes, un réchauffement de 3,2°C en 2100 se profile, qui rendrait de nombreuses régions du monde invivables pour l’humain comme pour une majorité d’espèces.


Selon les experts du GIEC, les connaissances actuelles permettent de relever le défi de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, voire 2°C. Une sensibilisation aux enjeux climatiques rapide est nécessaire pour que les gouvernements prennent la mesure de la nécessité d’actions d’envergure et de transformations profondes de nos modèles de société.

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