L’intégration du respect de l’environnement et de la responsabilité sociale à sa stratégie de développement est un facteur clé de réussite. Pour les entreprises engagées dans une telle démarche, la norme ISO 26000 est incontournable.
Qu'est-ce que la norme ISO 26000 ?
Premier standard international fixant des lignes directrices à la responsabilité sociétale des entreprises et organisations (RSE et RSO), la norme ISO 26000 a été publiée fin 2010 par l’organisation internationale de normalisation (ISO) après approbation de 93 % des pays membres.
La norme ISO 26000 n’a pas vocation à déboucher sur un protocole de certification. Son but est de définir la manière dont les entreprises et organisations peuvent contribuer au développement durable. En ceci, elle tient lieu de référence pour tout organisme souhaitant s’engager dans une démarche RSE.
Quels sont les principes et lignes directrices de la norme ISO 26000 ?
La norme ISO 26000 ne contient pas à proprement parler d’exigences, puisqu’elle ne se prête pas à la certification. Elle contient en revanche des lignes directrices essentielles pour la mise en place d’une démarche de responsabilité sociétale en entreprise, reprises par les principaux labels RSE (Lucie, BCorp, Engagé RSE, etc.). Elle définit par ses lignes directrices les 7 piliers de la RSE soit :
Le pilier central de la gouvernance, qui implique l’intégration de la RSE dans la stratégie globale de l’entreprise et son application à tous les niveaux
Puis autour de cette clef de voûte que constitue une gouvernance responsable :
Le respect des Droits de l'Homme : égalité de traitement et égalité des chances, application du droit du travail
Les relations et conditions de travail : favorisation du dialogue social, respect du code du travail et implication des instances représentatives du personnel dans les projets de l’entreprise
La responsabilité environnementale : recherche de réduction de l’impact environnemental des activités de l’entreprise ou de l’organisation, à travers une double démarche de préservation des ressources et de diminution de l’impact carbone.
La loyauté des pratiques : l’éthique et la loyauté dans les relations commerciales, qui peuvent être fixées par une charte signée par les fournisseurs et prestataires.
Les questions relatives au consommateur et à sa protection : par la transparence et l’établissement d’une relation de confiance avec la clientèle.
L’engagement auprès des communautés et du développement local : l’emploi des populations locales ainsi que les partenariats avec des prestataires et fournisseurs locaux participent au développement des territoires.
Les avantages de l'ISO 26000 pour les entreprises
La norme ISO 26000 structure la démarche RSE des entreprises, leur permettant de communiquer plus efficacement sur leur stratégie. Suivre les lignes directrices de l'ISO 26000 permet de s’engager dans une démarche de développement durable d’un point de vue social, économique et écologique.
Le respect des principes de la norme ISO 26000 contribue au développement éthique de l’entreprise et constitue par ailleurs un important levier de performance, à travers la satisfaction des parties prenantes, l’attractivité dans un marché du travail tendu, l’amélioration de l’image auprès des consommateurs et une réduction globale des risques de défaillance. Sur ce dernier point, il est en effet important de noter que les entreprises engagées aux plus hauts niveaux de RSE, et donc les plus conformes aux préconisations de la norme ISO 26000 sont aussi celles qui présentent la plus haute qualité de management, qui ont accès aux meilleures opportunités de financement, et qui occupent les meilleures positions concurrentielles du fait même de leurs engagements.
Les engagements environnementaux, l’un des piliers de la norme ISO 26000, constituent pour les entreprises à la fois des facteurs de réduction des coûts, de diminution de la dépendance aux énergies fossiles et d’amélioration de l’image de marque.
Comment mettre en place l'ISO 26000 dans son entreprise
Les lignes directrices fixées par la norme ISO 26000 offrent aux entreprises une structure pour élaborer une stratégie globale de RSE et la rendre opérationnelle.
Les deux premières étapes consistent, d’une part, à évaluer l’impact des activités de l’entreprise afin d’identifier les enjeux prioritaires et de fixer des objectifs, d’autre part à identifier les différentes parties prenantes afin de les impliquer dans la démarche.
Dans un second temps, il s’agira de déployer les principes de la norme ISO 26000 en intégrant à l’organisation de l’entreprise les engagements et les actions prioritaires. L’efficacité des actions devra être mesurée et leurs résultats évalués au regard des objectifs fixés.
Le reporting RSE est enfin un élément essentiel de toute démarche RSE basée sur la norme ISO 26000, puisqu’il permet de répondre au principe de transparence, qui consiste à communiquer auprès des parties prenantes sur ses actions et engagements sociétaux et environnementaux.
Les labels reposant sur la norme ISO 26000 et autres normes en lien avec la RSE
Le recours à des organismes tiers facilite tout à la fois l’évaluation et la communication avec les parties prenantes. Plusieurs labels RSE reposent en effet sur les principes de la norme ISO 26000, en France ou à l’international.
Le label Lucie, par exemple, est un label français basé sur l'ISO 26000. Ce label apporte aux entreprises la reconnaissance et la preuve de leur engagement dans une démarche de progrès en RSE.
Certains organismes délivrent un score de performance qui indique le niveau de maturité des pratiques de l’entreprise au regard des lignes directrices de la norme ISO 26000. C’est le cas de l’AFAQ 26000 développé par Afnor. D’autres évaluations, comme celle de Bureau Veritas basée sur l’outil CAP 26000, débouchent sur un rapport qui peut être utilisé pour communiquer auprès des parties prenantes. Les entreprises peuvent également évaluer leur démarche RSE au moyen du référentiel Ecocert 26000, de l’outil Performance 26000 développé par SGC, ou encore de l’échelle de mesure de l’agence mondiale de notation extra-financière Vigeo.
Par ailleurs, d’autres normes fixent des principes de gouvernance et de management durable qui peuvent servir de référentiel pour bâtir une stratégie solide de RSE :
ISO 9001 qui définit les exigences d’un système de management de qualité
ISO 14001 qui définit les critères d’un système de management environnemental.
Contrairement à la norme ISO 26000, ces deux normes se prêtent à la certification.
En conclusion
La norme ISO 26000 est d’une importance double pour les entreprises : non seulement elle définit les principes d’une gouvernance responsable d’un point de vue sociétal et environnemental, mais en plus elle sert à l’évaluation de la performance globale des organisations et de leur engagement en faveur d’un développement durable. Ses lignes directrices permettent aux entreprises de réduire les risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Plusieurs labels essentiels à l’image de l’entreprise et à sa communication reposent sur le contenu et les lignes directrices de la norme ISO 26000.
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