top of page
Photo du rédacteurFlorent A.

Pollution numérique : qu'est-ce que c'est comment la réduire en entreprise ?

Dernière mise à jour : 20 nov. 2023

La révolution numérique a transformé notre quotidien, avec des milliards d'utilisateurs connectés à Internet et des activités en ligne omniprésentes. Cependant, ces actions en apparence banales ont un impact environnemental sous-estimé : la pollution numérique. Cette forme de pollution englobe les conséquences écologiques induites par les technologies numériques, telles que les émissions de gaz à effet de serre, la pollution chimique et la génération de déchets. Nous sommes tous responsables de cette pollution, mais il est impératif d'agir, notamment dans le contexte des entreprises. Comprendre les réalités de la pollution numérique et adopter des pratiques durables en entreprise sont des actions essentielles pour la réduire.


La pollution numérique qu’est-ce que c’est ?

La pollution numérique est un phénomène insidieux, souvent imperceptible à première vue, mais dont les conséquences sont bien réelles. Lorsque nous utilisons nos ordinateurs, smartphones et autres objets connectés, nous contribuons à cette pollution. La pollution numérique englobe tous les effets négatifs des nouvelles technologies sur notre environnement, se manifestant principalement dans trois domaines clés : la fabrication, l'utilisation et la fin de vie.


L’impact lié à la fabrication

La phase de fabrication des appareils électroniques est responsable de la majeure partie de la pollution numérique. En effet, environ 80 % de cette pollution est liée à la production du matériel lui-même. La fabrication des appareils électroniques nécessite des ressources naturelles telles que les minerais et l'énergie, entraînant une exploitation excessive des ressources et une émission significative de gaz à effet de serre. De plus, la production de ces équipements génère des déchets toxiques et polluants, notamment lors de l'extraction et du traitement des matières premières.

A titre d'exemple, la fabrication d'un ordinateur de 2kg nécessite l'utilisation de 200 kg d'énergies fossiles, 600 kg de matériaux (extraction et raffinage) et plusieurs milliers de litres d'eau douce. C'est ce que l'on appelle le "sac à dos écologique". Chaque appareil, chaque objet à son propre sac à dos écologique, qui est plus ou moins lourd en fonction des matériaux nécessaires à sa fabrication.

Bien évidemment, les données ci-dessus ne tiennent pas compte des dégâts environnementaux et des conditions de travail souvent précaires dans les mines et les usines de production.


L'impact lié à l'utilisation

Malheureusement, la pollution numérique ne s'arrête pas à la phase de fabrication. L'utilisation quotidienne des nouvelles technologies a également un impact considérable sur l'environnement. Bien que nous pensions initialement que les technologies numériques pourraient contribuer à des pratiques plus écologiques, telles que la réduction de la consommation de papier, la réalité est différente.

Les nouvelles technologies représentent environ 10 % de la consommation mondiale d'électricité, ce qui les place au troisième rang des plus grands consommateurs, après la Chine et les États-Unis. L'utilisation de ces technologies contribue aux émissions de CO2, représentant environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il s'agit d'une quantité 1,5 fois supérieure à celle émise par l'industrie du transport aérien.

La vidéo contribue grandement à cette pollution. Selon Greenpeace, le streaming vidéo représente à lui seul 60 % des flux de données sur internet et émet environ 300 millions de tonnes de CO2 dans le monde chaque année.


L'impact lié à la fin de vie des équipements

La majorité des terminaux en fin de vie sont exportés vers des pays comme la Chine, l'Inde ou l'Afrique, où ils sont souvent enfouis sans être correctement traités. Un téléphone portable, par exemple, est composé d'environ 70 matériaux différents, dont du plastique, du cuivre, du lithium, du verre, du fer, de l'or, de l'argent, du platine et des métaux précieux appelés terres rares tels que l'europium, l'yttrium, le terbium, le gallium, le tungstène, l'indium et le tantale. Cette complexité de composition, associée à la conception des appareils, rend leur recyclage extrêmement difficile.

Selon un rapport de l'ONU publié en 2013, environ 75 % des déchets électroniques échappent actuellement au processus de recyclage, ce qui contribue à l'accumulation de ces déchets dans les sites d'enfouissement.

Il est crucial de comprendre l'ampleur et les composantes de la pollution numérique afin de prendre des mesures appropriées pour réduire son impact.

pollution-numerique-chiffres

La pollution numérique des emails


Comment imaginer qu’un simple email puisse polluer ? Pourtant son utilisation n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Un email comportant une pièce jointe d’1 Mo émet 19 g de CO2.


Certes, ce n’est rien au milieu des 32,84 milliards de tonnes de CO2 produites chaque année. Mais ce sont plus de 300 milliards d’emails qui sont envoyés chaque jour à travers le monde, dont 1,4 milliard rien qu’en France. 75% de ces emails sont des spams et 60% ne sont même jamais ouverts.

Les boîtes mail sont ainsi saturées de centaines, parfois même de milliers de messages qui polluent, faute d’être lus. Ils sont stockés sur des data centers qui consomment énormément d’énergie (1,5% de la consommation électrique mondiale) et rejettent du CO2 (2% des émissions de gaz à effet de serre sur la planète). Il est bien évidemment possible de réduire l'empreinte carbone de ses mails.

Bien que les emails contribuent à la pollution numérique, il est crucial de prendre en compte l'impact global du numérique et d'adopter des mesures plus larges pour réduire son impact. Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer en mettant en œuvre des stratégies durables et en favorisant l'utilisation responsable des technologies numériques.


Quels gestes adopter en entreprise pour réduire la pollution numérique ?

Tour d'horizon de quelques pratiques et gestes à adopter en entreprise pour réduire l'impact de la pollution numérique et favoriser un numérique responsable.


Optimiser la gestion de l’énergie

Encourager l'utilisation de modes d'économie d'énergie sur les appareils électroniques et veiller à ce que les ordinateurs et autres équipements soient éteints ou mis en veille lorsqu'ils ne sont pas utilisés. Mettre en place des politiques internes pour réguler l'utilisation de l'énergie dans les bureaux et les salles de serveurs, en veillant à ce que les appareils soient configurés de manière à minimiser leur consommation énergétique.


Optimiser le stockage des données

Encourager l'utilisation de solutions de stockage en ligne ou dans le cloud, plutôt que de conserver de nombreux serveurs physiques. Le stockage en ligne permet de diminuer la consommation d'énergie nécessaire au fonctionnement des serveurs et de minimiser l'espace physique requis pour leur installation. Il faut également veiller à effectuer régulièrement une gestion efficace des données en supprimant les informations obsolètes ou inutiles. Cette pratique contribuera à réduire la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre associées au stockage des données.


Promouvoir la réparation et la prolongation de la durée de vie des appareils

Selon l’ADEME “passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental ».

Encourager les employés à faire réparer leurs appareils électroniques plutôt que de les jeter dès qu'ils présentent un dysfonctionnement mineur, surtout lorsqu'on sait que 5 milliards de téléphones ont été jetés en 2022, avec seulement moins de 20 % qui sont recyclés. Mettre en place des partenariats avec des réparateurs agréés pour faciliter la réparation des équipements de l'entreprise. Également veiller à ce que les appareils soient régulièrement entretenus pour maximiser leur efficacité et leur durée de vie. En prolongeant la durée de vie des appareils, l'entreprise participera ainsi à réduire la quantité de déchets électroniques.


Encourager l’achat durable et la politique de recyclage

Opter pour des appareils reconditionnés ou certifiés, qui ont été remis à neuf, plutôt que d'acheter du neuf. Ces appareils offrent une alternative plus écologique en prolongeant leur durée de vie utile et en réduisant la demande de nouvelles fabrications. Mettre en place une politique de recyclage stricte pour les équipements électroniques en fin de vie. Il est important de sélectionner des organismes de recyclage agréés qui garantissent une gestion appropriée des déchets électroniques, en évitant leur enfouissement ou leur exportation vers des pays en voie de développement.


Sensibiliser et former ses collaborateurs

Organiser des séances d'information sur les enjeux environnementaux liés à l'utilisation des technologies numériques et les bonnes pratiques à adopter, telles que la Fresque du Numérique. Cette fresque est un outil éducatif interactif qui permet de mieux comprendre les impacts environnementaux du numérique. Elle aborde des sujets tels que la fabrication des appareils, leur utilisation énergétique et les déchets électroniques, tout en mettant l'accent sur les solutions durables.

Encourager les employés à adopter des comportements responsables au quotidien. En leur fournissant les connaissances et les outils nécessaires, l'entreprise favorise une culture d'entreprise axée sur la réduction de la pollution numérique et l'adoption de pratiques plus durables. Ces actions individuelles contribuent à l'effort collectif de l'entreprise pour minimiser son empreinte environnementale et préserver les ressources naturelles


En conclusion

La pollution numérique est une réalité croissante qui a un impact néfaste sur notre environnement. Avec la prolifération des technologies numériques et l'utilisation intensive d'appareils électroniques, il est crucial de prendre des mesures pour réduire cette pollution. En entreprise, cela implique d'optimiser la gestion de l'énergie, d'adopter des pratiques de stockage des données efficaces, de favoriser la réparation et la prolongation de la durée de vie des appareils, de promouvoir l'achat durable et le recyclage, et de sensibiliser et former les employés. En agissant de manière responsable, nous pouvons tous contribuer à la réduction de la pollution numérique et à la préservation de notre environnement pour les générations futures.

Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page